En
juillet 2007, dans le cadre du festival
Musicalta et pour marquer le centenaire de
sa disparition, l'église de Pfaffenheim
vibra aux sons du "Trio en ré majeur" de
Mt.Théodore Thurner, né à Pfaffenheim le
13 décembre 1833 d'un père instituteur et
organiste du village, Joseph Thurner. Il
est mort à Marseille en 1807 et est inhumé
au cimetière de Bormes-les-Mimosas.
Théodore quitta notre village très tôt
puisqu'on le retrouve à Toulon en 1850,
puis définitivement à Marseille dès 1859.
II n'est fait que très rarement mention de
ce compositeur dans les ouvrages
spécialisés, et pourtant ce condisciple de
Georges Bizet et Francis Plante au
conservatoire de Paris y obtint le premier
prix de piano en 1849.
II alla se fixer à Toulon pour exercer ses
talents d'organiste avant d'être accueilli
avec une " ferveur exceptionnelle" à
Marseille.
Très connu en revanche dans tout le Midi
de la France, il va dès lors déployer ses
qualités tant de pédagogue que de
virtuose. Il enseigna le piano au
conservatoire de la ville de 1864 à 1877,
après quoi il se consacra à l'enseignement
privé. En 1864, il créa des séances
publiques de trio pour l'étude de la
musique de chambre de l'école allemande
contemporaine. En 1883, le directeur du
conservatoire fit créer spécialement pour
lui une classe de perfectionnement afin de
le ramener dans l'établissement.
En 1886, il fit partie du jury du concours
de piano du conservatoire de Paris. Alors
qu'il était titulaire des orgues des
églises Saint-Charles et Saint-Joseph à
Marseille, il se vit offrir la
titularisation des orgues de la Madeleine
à Paris pour succéder à Camille
Saint-Saëns. Il refusa cette offre,
préférant le climat méditerranéen.
Son œuvre :
pièces pour piano dont une
tarentelle, deux polonaises, quatre
barcarolles, une toccata, des valses
romantiques, trois concertos et une
fantaisie pour piano et orchestre, une
sonate pour piano et violon, un trio pour
piano, violon et violoncelle ainsi que des
pièces symphoniques ("Suite pittoresque",
"Scène marine") et une messe solennelle à
trois voix.
En 1908, la ville de Marseille donna son
nom à un boulevard du centre-ville. Il
fallut attendre 1990 pour que Pfaffenheim
lut dédie une rue !
D'après " Entre Vignoble et
Schauenberg" p141
Au siècle dernier, un enfant de Pfaffenheim, Théodore Turner, organiste,
professeur de musique et compositeur, a contribué à la renommée de cette
grosse bourgade viticole. D'ailleurs, un siècle auparavant, un facteur
d'orgues du cru, nommé Bussy (un nom connu lors des événements de la
révolution à Pfaffenheim!) était réputé, et a participé à l'essor que
connut dans ce domaine la famille Callinet de Rouffach.
Mais revenons à «Théodore Turner» qui, né à Pfaffenheim le 13 décembre
1833, reçut ses premières leçons de musique dans la maison paternelle de
Pfaffenheim où son père était instituteur et organiste.
Fortement ancré de la culture alsacienne,
le jeune Théodore a quitté sa région, son
père ayant obtenu le poste d'organiste à
la cathédrale de Toulon, puis à celle de
Marseille où un boulevard lui est dédié.
C'est à l'âge de 15 ans que Théodore a
remporté son premier prix de piano. Il
allait ainsi définitivement se consacrer à
la musique. Rattaché comme organiste à
différentes paroisses de Toulon et de
Marseille, il professa de longues années
au conservatoire de cette dernière ville
où il forma presque tous les artistes de
valeur. Avec le concours de Graff et de
Tolbec, Turner a organisé dans ce
conservatoire des séances pour l'exécution
d'œuvres des maîtres modernes. Son
initiative eut un grand succès et un
immense retentissement. Après Pfaffenheim,
Marseille devint sa seconde patrie. Turner
refusa même une promotion comme organiste
à la Madeleine à Paris et de professeur au
conservatoire de la capitale. Si le Midi
lui tenait à cœur, il n'oubliait pas
l'Alsace. Il aimait y revenir et évoquer
avec les habitants ses souvenirs de
jeunesse... en dialecte.
De précieux liens de parenté l'y attachaient puisqu'il était le
beau-frère de Joseph Heyberger (de Hattstatt) directeur des chœurs du
conservatoire et de l'opéra comique à Paris. A côté de. ses talents
reconnus d'organiste, de pianiste et de professeur, Théodore Turner se
forgea également une belle réputation comme compositeur, ayant à son
actif des compositions riches par leur variété. Au gré de ses intuitions
musicales, il créait des valses, tarentelles, concertos, des sonates et
des ...marches funèbres sans se soucier des honneurs qu'on souhaitait
lui faire. Ce n'est qu'après cinquante ans de carrière que le
gouvernement lui décerna les Palmes académiques, mais Marseille lui
reconnut son prestige en lui dédiant une rue «Théodore Turner» au cœur
même de la ville. Cet enfant de Pfaffenheim, décédé en 1907, repose à
présent au cimetière de Bormes-les-Mimosas non loin de la Canebière
qu'il a aimé autant que l'Alsace!
JCV |