L'ancienne église de Pfaffenheim fut, en 1893,
remplacée en grande partie par une construction néo-gothique. Mais
l'ancien chœur orienté vers l'est ainsi que la partie inférieure du
clocher et la sacristie furent conservés.
Le chœur est une œuvre remarquable de l'art décoratif en Haute Alsace
et, en se basant sur les ressemblances du style avec celui de l'église
St Léger à Guebwiller et celui de la cathédrale de Bâle, on peut faire
remonter l'année de construction de ce chœur jusque vers 1200. Dans le
chœur une custode, de style flamboyant, des deux côtés une
"Annonciation" d'après W. Hotz, par le maître du tabernacle de
Vieux-Brisach (vers 1500) Piéta du XV° siècle.
A la sacristie, plus basse et plus simple que le chœur, se
trouve une statue de St Roch (XV° siècle).
Socle de fonts baptismaux romans avec lions et une
sirène. Le chœur était surmonté jusqu'en 1893 d'un clocher à bâtière; lors
de la construction de l'église actuelle, on y bâtit une tour pointue
détruite par un obus en 1945. On démolit alors la partie du clocher
ajoutée en 1893 et on couvrit la partie originale du clocher par un toit
provisoire en bois.
Le chœur est classé monument historique. A
l'extérieur de l'ancien chœur, beau monument du style de transition
(roman gothique), on voit des entaillures (analogues à celles de
l'église de Rouffach) sans doute faites par des vignerons qui y avaient
aiguisé leurs serpettes et les avaient en même temps mises en contact
avec le sanctuaire.
Paul Stintzi (1984)
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Construite au début du 13ème siècle, cette église
dédiée à saint Martin conserve un chœur voûté
d'ogives nervurées, à la croisée des styles roman et
gothique, ainsi qu'une belle abside polygonale parée
de frises à motif végétal. Ces deux remarquables
éléments architecturaux constituent les derniers
vestiges de l'édifice originel.
De nombreux polissoirs d'une grande beauté sont
inscrits dans les murs de l'ancienne partie de
l'église.
Le
chœur des églises était un endroit sacré et bénit au
moyen-âge; Il était réservé aux hommes d’église, et
pour le défunt, noble ou non, c’était un privilège
d’être enterré au plus proche du chœur afin qu’il se
sente protégé après la mort. C’était une faveur que l’on accordait notamment aux
enfants, probablement pour être plus près du "petit
Jésus".
Un des mystères qui se trouve sur de nombreuses
églises, sont ces entailles qui se situent sur
l'extérieur du chœur, du côté droit (par rapport à
l’entrée de l'église). Il en existe sur l’église de Rosheim, Rouffach,
Colmar, Freiburg, mais également dans d’autres
régions de France et d'Europe, et également sur les
temples égyptiens! Sur le nombre, nous pourrions décerner la palme d’or
à l’église de Pfaffenheim, dont seul le chœur roman
nous est parvenu. Certaines stries peuvent atteindre
50 centimètres de long, pour une profondeur de 10 à
15 cm. On ne sait pas de quand elles datent. Et pour
cause, il n'existe aucun texte interdisant ou en
recommandant la pratique. Elle était donc tolérée…
Mais qui donc a bien pu faire ça ? Étaient-ce des soldats qui auraient laissé les
traces de leurs épées pour les bénir avant le combat
? Ou alors, des viticulteurs qui râpaient la pierre
afin d’affûter leurs serpettes ? Ou bien encore des paysans qui grattaient la pierre
pour l’inclure dans la pharmacopée moyenâgeuse ? Toutes ces idées sont toujours que des suppositions,
reste bien entendu le diable qui y aurait aiguisé
ses griffes !
voir:
http://www.martineschnoering.com/ |